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2020 confirme l’utilité sociale du logement accompagné

« Rester chez soi » : mantra de 2020… La pandémie de Covid-19 et ses périodes de confinement ont rappelé l’importance, pour chacun, de disposer d’un logement. Et mis en perspective la vocation du logement accompagné telle que la conçoit Aréli : proposer un logement « pour toutes les situations de vie ».

Alors, en 2020, le logement accompagné, service essentiel ? Oui, d’abord parce qu’il met à l’abri ceux qu’une crise touche en premier : les plus modestes, les moins armés*. Ensuite, parce qu’il lie logement et accompagnement social. Or, face à la diversité des difficultés nées de la période en question, le lien entretenu, dans les résidences Aréli, avec les personnes logées est bien ce qui a permis de limiter les difficultés additionnelles, d’éviter les décrochages, de continuer à avancer et avoir des projets, bref de tenir… ensemble.

* Selon un sondage Ipsos commandé par la Fondation Abbé-Pierre, 32 % des Français estiment que, malgré la mobilisation des fonds publics, leur situation économique s’est dégradée depuis le début de la crise sanitaire. Cette détérioration affecte d’abord les jeunes (43 % des 18-24 ans) et les moins riches (55 % des allocataires des APL).

 

Le logement accompagné : du logement utile, avec du collectif, des services, un accompagnement

Pensions de famille, résidences accueil, résidences seniors, résidences de logements temporaires, résidences jeunes travailleurs… Toutes ces résidences du patrimoine d’Aréli font partie de la famille du logement accompagné.

Leur premier point commun : offrir des solutions logement spécifiques, accessibles et peu courantes sur le marché du logement classique : par exemple, des studios « prêts à habiter » et économiques s’agissant des résidences de logements temporaires ; des appartements adaptés à l’avancée en âge, avec un service ajusté pour contenir le prix des loyers, s’agissant des résidences seniors.

Deuxième point commun, le plus important : ces logements se situent au sein de résidences collectives dotées de services, dont un service central d’accompagnement, à vocation sociale. Celui-ci, clé de voûte de l’offre d’Aréli, est modulé en fonction de la vocation de la résidence. Par exemple, il est renforcé dans une pension de famille, accueillant des personnes fragiles et isolées qui ont souvent connu des périodes d’errance. Il est souple et facultatif dans les résidences de logements temporaires, et s’y apparente à une mission de coordination, d’orientation des résidents vers les services qui peuvent leur être utiles, en fonction de leurs besoins et projets : trouver un emploi, régler une problématique de santé, préparer un relogement dans le parc traditionnel.

 

Ligne de vie…

En début d’année, la priorité des priorités a évidemment été la santé. Dans les résidences, les aménagements nécessaires au respect des consignes sanitaires ont été mis en place très rapidement. Le nettoyage des parties communes a été renforcé. Beaucoup d’information a été faite, notamment dans les résidences abritant des logements partagés. « Il fallait faire comprendre l’importance, pour soi et pour les autres, du respect du confinement, des gestes barrières et du port du masque ; expliquer les choses », raconte Lorette Wagee, coordinatrice santé dans plusieurs résidences Aréli. Et cette information, l’entretenir dans la durée, l’adapter à la situation et aux publics. « A la résidence accueil, nous logeons des personnes en situation de fragilité psychique et psychologique », témoigne Delphine Queva, responsable de la résidence accueil Aux Berges du Sartel, à Roubaix. « Pas facile pour elles de suivre l’évolution de la situation sanitaire et de comprendre les mesures à respecter, les changements réguliers en termes de limites de déplacement et d’horaires, etc. Nous avons plusieurs fois suivi avec les résidents les allocutions du président de la République, pour les expliquer. »

Autre enjeu : être au rendez-vous et efficace lors des confinements et des pics épidémiques. « Nous avons assuré une veille sanitaire soutenue, notamment lors du premier confinement, où les équipes ont travaillé à distance. Nous appelions régulièrement – au moins une fois par semaine – les personnes logées les plus fragiles, notamment les résidents des pensions de famille, et les locataires des résidences seniors. Nous étions en contact régulier avec les médecins et infirmiers de nos secteurs, et avons très étroitement travaillé avec l’Agence Régionale de Santé Haut-de-France et la Direction Départementale de la Cohésion Sociale du Nord, notamment pour coordonner des campagnes collectives de test », souligne Fathia Besbas, responsable du service social.

… et filet de sécurité

S’adapter au contexte sanitaire donc. Mais aussi prendre en compte les effets, notamment économiques, de la crise sur les publics logés et adapter l’accompagnement en conséquence. « Le premier confinement a eu des effets économiques très immédiats sur les résidents qui avaient des petits boulots, travaillaient à temps partiel ou en intérim », indique Djamilah Zaknoune, travailleur social à la résidence de logements temporaires Les Oliviers, à Tourcoing. « Lorsque le CCAS de Tourcoing a proposé la distribution de colis alimentaires aux familles les plus en difficulté, j’ai immédiatement fait la liste des résidents qui pouvaient y avoir droit. Et nous avons facilité et coordonné l’opération, à l’échelle de la résidence. » Cette organisation est restée d’actualité plusieurs semaines.

Dans les résidences de logements temporaires, certains résidents ont vu leur situation professionnelle basculer. Ou leurs projets de retour vers l’emploi ou de relogement vaciller. Les équipes les ont aidés à activer des plans B. « Je pense à l’un de nos résidents arrivé en janvier 2020. Il avait pour projet d’intégrer une formation de conducteur de bus. Malheureusement, du fait du confinement, les dates d’examen puis d’entrée en formation ont été repoussées, l’obligeant d’ailleurs à réitérer sa demande de financement de formation. Il est désormais certain d’entrer en formation, mais ne sait toujours pas à quelle date », explique Muriel Ouango, travailleur social à la résidence de logements temporaires Le Houx, à Roubaix. « Nous l’aidons à se positionner sur un emploi temporaire en attendant son entrée en formation. Et dès qu’il débutera sa formation, nous travaillerons avec lui à son projet de relogement. »

Situation assez similaire à la résidence de jeunes travailleurs de Lille qui loge 143 jeunes, dont 76 % ont moins de 25 ans et 68 % sont en formation professionnelle, en CDD ou en recherche d’emploi. « J’ai en tête la situation de F.. Il s’en sortait assez bien en jonglant entre un emploi en restauration et un emploi dans une société de nettoyage. Nous étions en train de travailler sur son relogement. Mais la crise a changé la donne. Difficile pour lui, désormais sans emploi et fiches de paie, de retenir l’attention d’un bailleur… et même de demander le renouvellement d’un titre de séjour », témoigne Marie Slembrouck, l’une des trois travailleurs sociaux de la résidence. « Je pense à J. aussi, serveuse en restauration. Le restaurant qui l’employait a fermé et l’a licenciée. Elle attend la réouverture des restaurants pour chercher à nouveau un emploi. En attendant, nous l’aidons dans ses démarches administratives d’actualisation de sa situation, la conseillons sur la gestion de son budget, sommes attentifs à sa santé et à son moral. » Dans le contexte de 2020, épauler les jeunes dans leurs parcours, c’est, pour l’équipe de la résidence, également les encourager à rester en dynamique, à se motiver, à ne pas s’isoler.

 

Jamais tout seuls

Le mot magique qui revient dans la bouche des équipes des résidences ? « Le partenariat » ! Entendez les liens de qualité que les équipes entretiennent depuis longtemps avec les autres partenaires de la santé ou de l’action sociale sur un territoire… Ces liens, solides, deviennent des chaînes de solidarité lorsque le vent se fait mauvais.
« Beaucoup de ces liens se sont consolidés en 2020. Et ce renforcement témoigne bien du rôle de coordination sociale que nous jouons auprès des personnes logées. Nous ne faisons rien tout seuls, nous assurons les bonnes connexions. Et surtout, notre accompagnement se situe aux antipodes des logiques d’assistanat. C’est bien les personnes qui restent responsables de leur parcours et de leur trajectoire », souligne Lydie Renard, directrice des projets et services résidentiels.