Emergence
Yaël Pignol, lauréA(r)t heureux
8 juillet 2019
Tout fraîchement titulaire d’une licence Métiers de la Culture et des Arts (mention très bien !), Yaël Pignol s’apprête à délivrer une communication sur le post-humanisme musical lors d’un colloque de 3 jours réunissant à Lille des chercheurs et intervenants du monde entier… « C’est un sujet que nous avions abordé cette année en sociologie de la musique. Ma professeure, Zineb Majdouli, a aimé le travail que je lui ai rendu. Elle a donc décidé de m’associer à son intervention pour ce colloque. »
Qu’on ne s’y trompe pas : il n’y a pas une once de prétention chez ce jeune lauréat de la promo 2018 d’Emergence. Yaël aborde l’exercice de l’intervention au colloque avec l’attitude dont il semble ne jamais se départir : humilité, enthousiasme, curiosité et intérêt porté aux autres, en l’occurence ceux qui l’écouteront…
Cap sur Paris
Et après ? Le jeune homme de 20 ans ne s’arrêtera pas à cette licence, fut-elle aussi brillamment obtenue. Dès septembre, il met le cap sur Paris. Il est accepté à la Sorbonne Nouvelle pour un master Médiation du Patrimoine et de l’Exposition. Mais il espère aussi pousser la porte de la prestigieuse Ecole du Louvre… même s’il lui faudra y passer une nouvelle année de Licence 3, pour « compléter ses connaissances en histoire de l’art pure ».
Une passion pour la médiation culturelle
Bien sûr, son goût pour l’art et la culture ne date pas d’hier… Sa mère l’a pas mal emmené au cinéma et au théâtre, son père est musicien amateur… Plus jeune, il a suivi les cours du théâtre de poche, à Béthune, près de chez lui. Mais son parcours d’études à l’Université Catholique de Lille, ses stages et, surtout le service civique qu’il vient de terminer à l’Espace Croisé, centre d’art contemporain, l’amène à un projet professionnel précis : « J’aimerais travailler dans une structure culturelle, idéalement un musée. Ce qui m’intéresse, c’est à la fois de travailler sur une programmation mais aussi d’être en contact – direct et quotidien – avec les publics. »
Ce pourrait être quoi alors, si l’on rêvait, le poste auquel il accéderait une fois son master en poche ? «J’aime beaucoup l’art contemporain. Alors, pourquoi pas un poste au service des publics du centre Pompidou ?! » Il se voit « monter des dispositifs de médiation innovants, favorisant les croisements entre les disciplines. Par exemple, mettre en place des séances de théâtre en relation avec le sujet des expositions… »
Une boulimie d’expériences !
Depuis 2016, Yaël multiplie les expériences professionnalisantes. En trois ans, il s’est engagé dans trois stages, un service civique de 8 mois, une expérience de bénévolat sur le festival Séries Mania et plusieurs projets dans le cadre de la commission Culture du Conseil Lillois de la Jeunesse, dont il fait partie. Il a beaucoup appris.
Il a désormais un point de vue personnel sur ce que l’art et la culture peuvent apporter. Notamment à ceux qui, du fait de la difficulté ou de la précarité de leur situation, en sont les plus éloignés. « J’ai vu des personnes se mobiliser à fond sur un projet culturel, et retrouver, ainsi, du plaisir à faire des choses, à s’engager dans la durée, à s’ouvrir aux autres… » Il a aussi un vrai parti-pris sur la manière d’exercer son futur métier : « Quand on veut faire aimer l’art, on doit inviter, dialoguer, proposer des choses très concrètes, comme une co-création avec un artiste. Il faut montrer que l’art n’est ni poussiéreux, ni confiné, qu’on peut en avoir une approche ludique. »
Et le programme Emergence dans tout cela ? « Je suis l’aîné d’une fratrie de 5 garçons. Bien évidemment, la bourse d’Emergence associée à la réduction des frais de scolarité de l’Université Catholique de Lille m’a beaucoup aidé. Les encouragements, les rencontres avec mon parrain, Sébastien Sacard, et l’ouverture sur un réseau professionnel – bien plus large que celui de la culture -, m’ont aussi porté. »
Déjà, Yaël s’imagine dans le rôle d’après : « Je serais motivé pour devenir un jour tuteur ou parrain d’un autre lauréat d’Emergence »… On peut parier qu’il tiendra très bien ce rôle !
Un aperçu du travail de Yaël, avec le documentaire « L’artiste dans son milieu », qu’il a réalisé.