Emergence
Jérémy Bensaada, médecin émergentiste
7 juillet 2017
Son cabinet ne lui ressemble pas encore… Il voudrait repeindre les murs, et changer le mobilier. Pour l’instant, il a tout juste eu le temps de décoller le papier peint… Jérémy Bensaada, lauréat de la promotion 2009, médecin généraliste, a repris en mai dernier le cabinet d’un confrère à Wattrelos.
« Je n’avais pas forcément le projet de m’installer aussi tôt, mais on est venu me chercher. C’était une occasion à ne pas manquer. J’exerce dans une maison médicale, aux côtés de 4 autres médecins, 2 infirmières, 1 podologue. Il y a tout près un établissement hospitalier et de bons réseaux de médecins spécialistes. Cela permet de travailler dans de bonnes conditions. » A 29 ans, celui qui est déjà papa depuis 5 ans, docteur depuis 10 mois, et aussi chef d’entreprise depuis qu’il a repris ce cabinet, aime que les choses avancent. Sans forcément que la voie soit toute tracée…
Le champ des possibles
« Il ne faut pas croire que j’étais hyper doué en classe. Mon parcours scolaire n’est pas exemplaire. D’ailleurs, au bac, je n’ai pas décroché mieux que la mention AB. Ce n’est pas forcément ce que l’on imagine d’un étudiant en médecine. » Pas « hyper doué », peut-être, mais habile, déterminé et endurant. « Les premières années de médecine, il faut beaucoup répéter ; il faut de la régularité. »
Et aussi lucide et entreprenant quand il a fallu aborder la question des études supérieures. « Mes parents nous ont eu jeunes, mes 3 frères et moi. Mon père était militaire et ma mère ne travaillait pas. Nous avions tous envie de poursuivre des études supérieures. Mon frère jumeau de faire une école de commerce, moi des études longues de médecine… Je crois qu’on aurait pu y arriver sans le programme Emergence, mais que ce soutien nous a aidés de manière déterminante, d’abord parce qu’il nous a permis de ne pas nous endetter… »
En famille
Emergence, chez les Bensaada, c’est donc aussi une histoire qui se lit en famille. Alexandre, le frère jumeau de Jérémy, aujourd’hui diplômé de SKEMA et contrôleur financier chez Décathlon, est également lauréat du programme. Et Karim, son papa, aurait pu faire un bon parrain. « Il est très reconnaissant pour ce que Emergence nous a apportés. Il nous accompagne à chaque cérémonie des lauréats. Il s’était proposé pour devenir parrain, mais, comme il y a peu de candidats aux métiers de l’armée parmi les lauréats, cela ne s’est pas fait. En tout cas, il est porteur des valeurs du programme, c’est sûr. Dans l’armée, il a commencé sergent, et il est aujourd’hui commandant. C’est une promotion extrêmement rare dans ce milieu, qu’il ne doit qu’à sa motivation et à son travail. »
Ce qu’il reste
Ses meilleures années de médecine ? « Clairement, l’internat. Avant, on passe du temps à l’hôpital, mais on n’a pas vraiment de responsabilités. Après, on devient un médecin référent, pour des patients, pour des collègues. Ca change tout. » Et du programme Emergence, que reste-t-il une fois dans la vie active ? « En 2016, avec d’autres lauréats, nous avons fondé un club Rotaract. Je ne suis pas sûr que nous aurions eu l’idée ou l’envie de le faire si nous n’avions pas déjà eu cette expérience de la solidarité et de l’entraide au sein d’Emergence… ». Le club s’est notamment lancé dans une action de tutorat auprès de jeunes élèves d’un collège de Wazemmes…. C’est vrai : il y a comme de l’inspiration dans l’air !